Rencontre avec Yaëlle, présidente de la Fédération  des Professionnels de la Méthode Pilates

Rencontre avec Yaëlle Penkhoss, présidente de la FPMP (Fédération des Professionnels de la Méthode Pilates)

 

 



En mars, Kitiwaké s'est accordé une parenthèse le temps d'une retraite urbaine à Montreuil dans le studio d'Équilibre Pilates avec Yaëlle Penkhoss et Sara Sivelli.

 

3 jours d'apprentissage des techniques de respiration, de pratique sur tapis et sur appareils.

Ce qui nous ont permis d'affiner notre compréhension et notre ressenti du corps en mouvement.

 

L'occasion d'échanger avec Yaëlle qui a eu la gentillesse de répondre à nos questions…

  

Cannelle, Kitiwaké :

Bonjour Yaëlle, tu as été danseuse professionnelle, Fondatrice du Studio Equilibre Pilates et Présidente de la FPMP (Fédération des Professionnels de la Méthode Pilates).

Peux-tu partager avec nous les événements et les motivations qui t'ont amenés à construire ce parcours impressionnant ?

 

Yaëlle Penkhoss : 

 

Oui effectivement c'est une trajectoire riche !

 

Elle s'est construite dans le temps car ça fait déjà 22 ans que j'enseigne le Pilates .

J'ai rencontré cette méthode pendant ma carrière de danseuse au Brésil.
Une de mes collègues était professeure et elle recherchait de futurs profs.

 

J'ai commencé à pratiquer et j'ai eu le coup de foudre !

J'ai eu l'énorme chance de tomber au bon moment et au bon endroit car j'ai été formée par des professionnels hors pair.

Comme Brent Anderson, directeur de Polestar Pilates international et Alice Becker, directrice Polestar Pilates en Amérique Latine.

 

Quelques années plus tard, j'ai basculé et je me suis essentiellement consacrée à ma profession de Pilates.

Je suis également rapidement devenue formatrice, activité qui me passionne !

 

En 2005, en revenant m’installer à Paris, j’ai travaillé dans différents studios (il y en avait peu à l’époque) puis j’ai ouvert le studio Equilibre Pilates en 2008. 

 

J’ai pu mener de front le développement du studio et mon activité de formatrice pour Polestar Pilates.

Lorsque la Fédération des professionnels de la méthode Pilates s’est crée en 2012, j’ai été invité à y participer.

 

Depuis ce moment, j’ai toujours fait parti du bureau de la FPMP et j’en suis actuellement la présidente. Le travail de la FPMP est essentiel pour valoriser et défendre notre profession.

 

Cannelle, Kitiwaké :

Il y a quelques années, le Pilates était très discret par rapport à d’autres disciplines douces, et au yoga en particulier. Aujourd’hui ça n’est plus le cas.

Quels ont été les déclencheurs de ce développement rapide ?

 

Yaëlle Penkhoss : 

Ce phénomène s’est retrouvé dans beaucoup de pays, en France ce n’est arrivé que récemment , environ les 10 dernières années.

 

L’idée de prendre soin de son capital santé et d’inclure une routine corporelle dans sa vie quotidienne est une idée qui s’impose doucement.

 

La méthode réunit beaucoup d’avantages , elle renforce, donne de la vitalité, améliore la posture, elle nous rend plus heureux !

 

Cannelle, Kitiwaké :

Quel sont les profils des pratiquants aujourd’hui? Que viennent ils chercher dans le Pilates?

 

Yaëlle Penkhoss : 

Selon le type de structure ou elle se pratique, le profil change un peu. Cela va des personnes agées aux sportifs de haut niveau.

En règle générale, le public est plutôt féminin et au dessus de 30 ans.

 

Nombre de personnes recherche la pratique du Pilates sur la recommandation de leur médecin ou de leur kiné ou parce qu’ils ont un problème physique.

 

L’intérêt de la méthode Pilates est quelle peut s’adapter à tous !

 

Cannelle, Kitiwaké :

Le Pilates, c’est quoi exactement ?

Quelle est son approche par rapport à d’autres disciplines ?

Quels sont les bénéfices pour le pratiquant ?

Que peut on en attendre et qu’est-ce qu’il ne faut surtout pas en attendre ?

 

Yaëlle Penkhoss : 

La méthode Pilates est une méthode globale, cela veut dire quelle travaille tout le corps et demande un focus mental également. (On dit qu’elle travaille corps -esprit).

 

Joseph Pilates, son génial inventeur a crée des appareils spécifiques avec un système de ressort et un vocabulaire d’exercices très codifié.

L’ensemble de ces exercices se relient comme des tiroirs qui permettent de passer de l’un à l’autre, d’un appareil à l’autre, des appareils au tapis.

 

La pratique du tapis (aussi appelé mat) est souvent la plus connue car elle est facile à enseigner n’importe ou sans matériel et permet de donner des cours collectifs.

 

Le travail sur appareils permet de mieux modifier et adapter l’exercice au corps de chacun. Il est le plus souvent fait en individuel.

L’appareil le plus connu est le « reformer «  mais il y aussi « la chair », « le cadillac ou trapèze table », « le barrel » et d’autres petits appareils.

 

L’objectif de la pratique est d’organiser le corps dans le mouvement afin qu’il soit le plus efficace possible.

Les bénéfices découlant seront un gain de force, de souplesse, une meilleure posture, une amélioration de la coordination , de l’équilibre, de la conscience de son corps dans l’espace.

Plus d’énergie dans votre vie quotidienne et finies les petites douleurs de dos !

 

Cannelle, Kitiwaké :

Au Pilates, il y a des cours de Mat de divers niveaux, et des cours sur plusieurs machines.

Quels sont les avantages de chacun?

Dans quelle mesure sont ils complémentaires ?

Que conseilles-tu à ceux qui veulent les découvrir ?

 

Yaëlle Penkhoss :  

 

Si vous avez une mobilité diminuée ou des problèmes spécifiques, il est préférable de commencer en individuel sur les appareils.

 

Bien sûr, le coût financier est souvent un frein et c’est pourquoi les cours de tapis collectif se sont développés.

Je conseille souvent à mes élèves de tapis de faire de temps en temps une séance sur appareil afin de découvrir de nouvelles sensations qui les aideront dans leur pratique mat.

Il existe également des cours en petits groupes sur appareils.

 

La clef va aussi être le professionnalisme et l’approche de votre professeur, la FPMP recense les professeurs agréés, représentant d’un label de qualité.

Tous ces professeurs ont suivis une solide formation . Le lien pour retrouver un prof FPMP près de chez vous : https://www.fpmp.fr/dsdsheet/

 

Cannelle, Kitiwaké :

Et toi, dans ta pratique, qu’est-ce que tu préfères?

 

Yaëlle Penkhoss :

J’ai une véritable passion pour les appareils. Mon préféré est la chair.

Avec elle, on ne peut pas tricher, soit on est en forme et bien placé sinon ça passe pas …

Avec la période de confinement on a du se réinventer en enseignant en ligne sur le tapis pendant une longe période !

J’ai redécouvert le mat et j’aime beaucoup aussi.

C’est complémentaire.

 

Cannelle, Kitiwaké :

Quelles autres activités pratiques-tu, que t’apportes-t-elles, et en quoi viennent elles compléter ta pratique du Pilates?

 

Yaëlle Penkhoss :

Je pratique toujours de la danse car j’ai besoin de fluidité et de lâcher prise. Je pratique également la capoeira qui a une dimension culturelle et musicale.

Dans ces 2 pratiques, c’est la relation à l’autre qui est très importante. Cela me change de ma pratique du Pilates très individuelle et auto centrée.

 

Cannelle, Kitiwaké :

Yaëlle, tu es Présidente de la FPMP, tu encadres aussi bien les particuliers que les professionnels.

Quels sont les principales motivations, les formations et les exigences pour devenir professeur de Pilates?

 

Yaëlle Penkhoss : 

Être professeur de la méthode pilates est une vocation. Il faut aimer être avec les autres et accompagner. Avoir un passé dans le mouvement n’est pas obligatoire mais un grand plus.

Je dirai que les qualités principales d’un professeur sont l’observation, la patience, l’empathie, le gout de la transmission.

 

Notre fédération a défini un cahier des charges des minimas requis dans une formation professionnelle de Pilates. Cela demande du travail personnel et du temps.

Compter 250 heures pour une formation de tapis et 600 heures minimum pour une formation complète sur les appareils.

 

Ce n’est pas un engagement à la légère, cela requiert une intégration de tout le répertoire d’exercices, une maitrise de la pratique et de l’enseignement.

 

Un professeur de Pilates doit également avoir un diplôme sportif pour enseigner légalement en France.

 

Cannelle, Kitiwaké :

Tu as également suivi une formation en shiatsu à l’école de shiatsu thérapeutique de Paris. Que t’apportes cette discipline en général et en particulier par rapport au Pilates ?

 

Yaëlle Penkhoss :  

Effectivement, je me suis formée au Shiatsu à l’EST en 2015.

Ça a été une expérience très riche, la formation dure 4 ans et permet de plonger dans un autre mode de pensée et de relation au corps.

La médecine traditionnelle chinoise apporte une vision globale et poétique du corps.

 

Cet apprentissage m’a permis de développer une capacité de lecture corporelle et de techniques de toucher très complémentaires à mon travail de prof de Pilates .

 

Cannelle, Kitiwaké :

Sur un plan plus sociétale, on voit que tu es très investie dans ce milieu.

Qu’attends-tu des politiques et des ministères par rapport aux disciplines douces (est-ce d’ailleurs la bonne dénomination ?) ?

Devraient-elles être mieux intégrées et promues auprès des jeunes?

 

Yaëlle Penkhoss : 

Malheureusement, nous sommes encore dans une société qui répare plutôt que de prévenir.

Les techniques dites douces et le sport en général devrait pouvoir faire partie de la solution pour une meilleure santé.

 

Le sport a été reconnu thérapie non médicamenteuse depuis quelques années mais cela peine à s’inscrire dans la réalité.

La sédentarité et tous les maux qui en découlent est un vrai fléau dès le plus jeune âge.

Mon rêve serait de pouvoir travailler en collaboration avec le monde médical, les écoles, afin de créer un monde ou chacun est acteur de sa santé en se mettant en mouvement.

 

Il y a beaucoup à faire !

 

Pour en revenir à la méthode Pilates, la FPMP se bat pour être reconnu comme une profession à part entière et que les diplômes de nos écoles soient officiellement reconnus.

 

Cannelle, Kitiwaké : 

Dernière petite question qui nous tient à cœur.

Tu as découvert la marque Kitiwaké et nos engagements, qu’en penses-tu ?

Pour toi notre approche est-elle différente de ce qui existe sur le marché ?

Quels conseils nous donnerait-tu pour l’avenir ?

 

Yaëlle Penkhoss :  

Vivre et incarner ses convictions c'est essentiel.

On sait maintenant que l'industrie textile est extrêmement polluante et il est super important de trouver des solutions rapidement

 

La marque Kitiwaké a une vraie démarche éco responsable, les modèles sont élégants et agréables à porter !

Je te félicite pour ton engagement ; c'est vraiment chouette de voir des initiatives locales et individuelles créer le changement !

J'ai découvert la ligne Eka, la brassière est magnifique et j'ai vraiment adopté le legging , il est super près du corps, gainant et en même temps très agréable

 

Cannelle, Kitiwaké :

Merci beaucoup Yaëlle pour cet échange, pour cette super retraite qui m'a fait le plus grand bien et à très vite j'espère sur un tapis ou une machine !

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