Inteview de Léa Palermo, vice-championne d'Europe en équipe mixte de Badminton, nous raconte son parcours entre victoire et blessures et comment le yoga est entré dans ses entrainements.


 

 

Cannelle :


Bonjour Léa,

On est très heureuses de t’avoir à nos côtés et de pouvoir échanger avec toi sur tapréparation tant sur le physique que sur le mental. Tu as un joli parcours, médaillée de bronze avec Joris Grosjean en double mixte aux Championnats d'Europe des -17 ans en 2009. Tu participes aux Jeux Olympiques de la Jeunesse d'été de 2010 à Singapour, médaillée d'or en 2018 en double dames aux Jeux méditerranéens à Tarragone. En 2021, tu es vice-championne d’Europe par équipe mixte et consultante pour France Télévisions pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Comment ton histoire avec le Badminton a-t-elle démarré ?

 

Léa :


Bonjour Cannelle,

J’ai effectivement commencé le Badminton à l’âge de 8 ans après avoir fait 3 ans de gymnastique à un bon niveau régional. J’ai été contrainte d’arrêter la gymnastique car je souffrais d’une malformation à la colonne vertébrale qui, selon les spécialistes, allait m’empêcher dans le futur, de m’entraîner plus. Déjà très guidée par le résultat et la compétition, j’ai donc décidé d’arrêter et de me lancer dans le Badminton car mon papa en pratiquait en club.

 

Cannelle :


Pour arriver à un tel niveau, ça doit demander beaucoup de temps de préparation, comment est-ce que tu t’organises ?

 

Léa :


Au delà de la préparation, je dirais que réussir à accéder à la haute performance naît d’un état d’esprit et d’une force de caractère que j’ai toujours eu. Je n’ai jamais aimé perdre et j’avais toujours en tête de « faire mieux que la dernière fois » ou « mieux que les autres ». J’ai toujours été très rigoureuse et structurée dans mon organisation quotidienne et ma satisfaction naissait du fait du remplir une tâche, peu importe ce que cela me coûterait en temps et en énergie.

 

Cannelle :


Tu as connu aussi des moments difficiles, une première opération, un Covid, une mononucléose, une deuxième opération et deux tendinites chroniques, et puis ta blessure au genou en Estonie... Se blesser, c’est si dur pour le mental et pour le corps. Comment arrives-tu à gérer tout ça ? Quand on est habité par une passion si forte et que tout s’arrête ça doit être terrible, comment fais-tu pour te relever de tout ça ?

 

Léa :

Il est vrai que je n’ai pas été gâtée sur le plan des blessures. Opérée de la colonne vertébrale à l’âge de 19 ans, j’ai déjà vécu des phases longues d’arrêt pendant lesquelles je devais essentiellement me focaliser sur ce qu’il y avait devant moi, toujours guidée par mon éternelle passion pour ma discipline et pour la compétition. Aujourd’hui, à 29 ans, mon actualité me force en effet à penser différemment. Il ne s’agit plus seulement de faire preuve de persévérance, d’exigence et de dépassement de soi. Je me dois aujourd’hui d’être plus à l’écoute de mon corps (plutôt que mon mental) en acceptant une certaine forme de vide et en tentant de me remplir de choses simples (balades au parc, boire un café au soleil, écouter de la musique et ressentir de bonnes ondes, …). Je suis également suivie de près par une psychologue qui m’aide à traverser mes émotions, à mettre en lumière et à accepter chacune des facettes de ma personnalité. Chaque instant de nos vies étant impermanent/éphémère/mouvement, vivre mon moment présent est une philosophie autour de laquelle je décide de dédier l’essentiel de mon énergie.

 

Cannelle:


J’imagine qu’avec le niveau que tu as atteint, le mental que tu as, tu dois avoir envie de tout faire pour te remettre sur pied et retourner à la compétition comme jamais !?

 

Léa :


Pas forcément. Je prends beaucoup plus de recul sur les raisons d’un nouveau retour si je venais à prendre cette décision. Je suis actuellement en train de redéfinir la notion de performance et me questionne sur le conditionnement autour de la médaille, la lumière, les podiums par nos fédérations et le sport de haut niveau luimême…Revenir pour raconter une histoire ou montrer au monde extérieur que j’en suis capable n’a aucun sens pour moi aujourd’hui. Je souhaite que la décision que je prendrais soit en accord avec qui je suis et qu’elle ai du sens pour moi uniquement, et pour personne d’autre.

 

Cannelle :


Au travers des compétitions, tu dois gérer une pression très forte, beaucoup de rigueur, d’entraînements, le corps est soumis à beaucoup de tension. As-tu recours aux soft-practices pour préserver ton corps ? Est-ce que tu y consacres du temps ?


Léa :


Oui, je pratique le yoga sous différentes formes depuis maintenant 4 ans. Une fois par semaine, je décide d’intégrer cette pratique dans ma semaine d’entraînement puisqu’elle propose des outils alignant parfaitement le corps et l’esprit. Selon les problématiques et humeurs du moment, nous adaptons (avec mes coachs) le style d’exercice du jour. Ses séances font entièrement partie de ma performance.


Cannelle :


Quelles sont tes pratiques et ta fréquence ?


Léa :

J’y consacre 1h par semaine en séance individuelle et parfois, je me joins aux pratiques collectives quand elles ont lieu. Les pratiques peuvent aller de postures complexes en lien avec mon actualité émotionnelle du moment, à de simples séances de méditation / relaxation / respiration. En ce moment, mes séances de yoga sont essentiellement axées sur les pensées positives, la gestion et l’acceptation de la douleur, l’écoute de mon corps et la respiration, m’invitant à rester ancrée dans le présent.


Cannelle :


Qu’est-ce que ça t’apporte, ou qu’est-ce que ça t’apprend ?


Léa :

Cela m’apporte du calme et de la sérénité. Le fait de parler en début de séance pour identifier les émotions / ressentis du moment m’aide aussi à mettre des mots sur des états d’être bien précis. Ensuite, la mise en action du corps me permet d’exprimer ce que je ressens à travers le mouvement, les postures, la méditation.

Chaque pratique m’apprend à prendre de la hauteur sur ce que me dicte parfois mon mental puis m’invite à respecter mon corps pour ce que je lui demande au quotidien dans le cadre de ma discipline. Peu à peu, je comprends et intègre que mon corps est mon allié et que nous co-créons ensemble pour être performants.


Cannelle :

Trouves-tu que ces pratiques douces influencent ta vie de pro, et ton approche des compétitions ? A quel(s) niveau(x) en particulier et quel(s) bénéfice(s) est-ce que tu en en retires ?


Léa :

Le yoga et toutes les valeurs associées ont eu un impact énorme sur la perception de mon corps, de moi-même et de la vie d’une manière générale. Etant hypersensible aux émotions, le yoga m’a appris à transformer certaines de mes peurs en force et me rappelle très régulièrement je suis un être humain, pas une machine à gagner (ou à perdre - #dualitédelavie). Tout est mouvement et chaque instant est différent. Je comprends aujourd’hui que la vie me propose des combats à ma hauteur et que ces combats m’aideront à apprendre des choses sur moi-même ou à accueillir certains messages inspirants.


Cannelle :

Le boulot, la charge mentale, …, on a toutes de bonnes raisons d’être stressées. Mais j’imagine que pour toi avant et pendant les compétitions le stress doit atteindre une toute autre intensité. Comment arrives-tu à canaliser toute cette pression ?


Léa :

J’ai longtemps cru qu’activer mon corps et mon esprit « à la dure » avait un impact sur ma performance sur le terrain. Or, étant déjà une personne très énergique et extravertie en dehors et sur le terrain, j’ai compris il y a peu de temps qu’il était finalement plus intelligent d’apporter un peu plus de nuance afin de compenser une énergie innée. Je gère donc mes phases de stress et de nervosité en respirant, en écoutant des sons calmes tout en mettant progressivement mon corps en mouvement.


Cannelle :

En matière d’équipement professionnel, ton exigence est obligatoirement totale. Et pour les pratiques douces qu’attends tu des équipements ?


Léa :

J’attends essentiellement du confort, de la légèreté et de la simplicité sur le plan ergonomique (surtout pour le transport, étant beaucoup en vadrouille!).


Cannelle :

Dernière question un peu égoïste. Il n’y a pas longtemps, tu as découvert Kitiwaké avec la ligne Imala. Qu’aimes tu particulièrement dans la marque / ses vêtements, et quels conseils nous donnes-tu pour progresser ?


Léa :

Ce que j’ai tout de suite apprécié, ce sont la légèreté et le confort du vêtement au contact de la peau. L’élasticité permet une pratique agréable et sans gêne. Biensûr, l’esthétique de l’ensemble que j’ai choisi est adapté à mes goûts : à la fois simple et raffiné.

Je n’ai pas spécialement de conseils à donner à des expertes :) Je suis fan de la philosophie de marque et de toutes les belles valeurs qui en découlent. Née très proches des montagnes, je me sens à la fois concernée et inspirée par l’éthique et les créations Kitiwaké. J’ai hâte de voir chacune de ses gammes grandir et s’étoffer !

Cannelle :

Un tout grand merci d’avoir pris le temps de nous répondre et on te souhaite une parfaite rémission et de pouvoir atteindre tes objectifs et de nombreux succès !

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